Si abandonner Google en tant qu’éditeur est jouable, relâcher son attention sur le moteur, qui draine encore et toujours la quasi-totalité des recherches des internautes, est aujourd’hui économiquement suicidaire.

L’annonce de la nouvelle politique tarifaire des APIs Google Maps rouvre incidemment la porte aux experts de solutions cartographiques. Car, pour la conception d’un store locator par exemple, ces API ne sont pas les seules sur le marché, malgré leur notoriété écrasante. Pour autant, si abandonner Google en tant qu’éditeur est jouable, relâcher son attention sur le moteur, qui draine encore et toujours la quasi-totalité des recherches des internautes, est aujourd’hui économiquement suicidaire.

Ce n’est vraiment pas une surprise : après des années de gratuité (ou presque), les API Google Maps (qui permettent par exemple d’indiquer l’emplacement de ses magasins sur son propre site) revoient leurs tarifs, à la hausse bien évidemment. De nouvelles conditions qui pourraient bien sonner le glas de nombreuses stratégies web-to-store des marques, sauf à ce qu’elles se plient aux tarifs annoncés. Ce qui ne sera pas si simple. Avec une limite d’appels passant de 25 000 par jour à 28 000 par mois et un coût pour 1000 cartes fixé à 7$ contre 0,5$ auparavant, une marque qui se place juste en dessous des quotas devra maintenant débourser chaque mois 5k€.

Et la démarche de Google est relativement brutale : les délais laissés aux utilisateurs pour se retourner sont quasi inexistants. Sans compter que depuis plus de 10 ans, la notoriété de Google Maps est telle qu’elle a évincé, dans l’esprit des responsables marketing, toute concurrence.

À première vue, c’est une opération finement menée, contribuant à exploiter à plein régime les effets de la dépendance aux outils API du géant américain. Mais à première vue seulement. Si la gratuité de l’API Google Maps a pu étouffer l’expression du savoir-faire concurrentiel, elle ne l’a pas fait disparaître. En tant qu’éditeur, Google n’est pas, contrairement à ce que l’on pourrait supposer du fait de sa prééminence, le seul acteur sur le marché de la cartographie. Et la diversité est toujours bénéfique au marché.

 

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